Depuis l'été dernier,
les mises en examen pour corruption et blanchiment se succèdent aux plus hauts
degrés de l'Etat portugais.
Les portes de la prison
pour VIP d'Evora se sont ouvertes le 25 novembre 2014 pour laisser entrer l'ancien
Premier ministre du Portugal José Socrates, au pouvoir de 2005 à 2011.
L'établissement a également accueilli la semaine dernière le chef de la police des frontières du pays et, quelques mois auparavant, Armando Vara, l'ancien ministre adjoint.
L'établissement a également accueilli la semaine dernière le chef de la police des frontières du pays et, quelques mois auparavant, Armando Vara, l'ancien ministre adjoint.
La détention provisoire
de Socrates a été appliquée quatre mois après la libération conditionnelle de
Ricardo Salgado [ex-président de la Banco Espírito Santo (BES)].
Elles ont été toutes deux décrétées par le même juge et les deux hommes sont accusés des mêmes délits : fraude fiscale et blanchiment.
L'un est le politicien qui a dirigé le pays avec la majorité absolue de 2005 à 2009, l'autre était le 'premier banquier', l'administrateur de la famille la plus influente du pays, les Espírito Santo.
Elles ont été toutes deux décrétées par le même juge et les deux hommes sont accusés des mêmes délits : fraude fiscale et blanchiment.
L'un est le politicien qui a dirigé le pays avec la majorité absolue de 2005 à 2009, l'autre était le 'premier banquier', l'administrateur de la famille la plus influente du pays, les Espírito Santo.
L'ère Socrates : "Une époque terrifiante"
Les symboles de ces
temps heureux sont tombés en quatre mois. "Le pays était joyeux, tout était
merveilleux, il y avait du travail pour tout le monde", se souvient
l'économiste João Duque. Ces cinq années de luxe ont commencé avec l'obtention
de la majorité absolue par le socialiste. "Socrates était le grand
promoteur et Salgado le grand banquier. Il y avait là une réunion d'intérêts
qui bénéficiait aux deux parties", poursuit Duque.
"Le pays a vécu une
époque terrifiante", explique Jose António Saraiva, directeur de l'hebdomadaire Sol, que Socrates a essayé de fermer. "Socrates avait
réuni cinq pouvoirs dans ses mains, une configuration sans précédent dans une
démocratie européenne : le Parlement, le gouvernement, les médias (endettés
auprès de la banque) la justice et la banque.
Une entente parfaite entre le banquier et le
politique
Le premier gouvernement
de Socrates a lancé d'importants travaux publics, qu'il a fallu financer.
"La BES et d'autres banques lui ont prêté l'argent nécessaire parce que le
rendement était bon et qu'elles avaient les garanties de l'Etat", explique
João Duque.
Socrates démissionne en
mars 2011 et remet les clés du pays aux fonctionnaires de la troïka (FMI, BCE
et CE) qui dirigent le sauvetage économique du pays. Il emporte avec lui la réputation acquise dans ces années heureuses ; ceux qui
lui succèdent héritent de la facture.
Suspicions de blanchiment depuis dix-sept ans
Le directeur du Sol se souvient de ses déjeuners avec lui. "C'était
un menteur pathologique », raconte-t-il.
Socrates flirtait avec les suspicions de blanchiment et de trafic d'influence depuis dix-sept ans. Même son diplôme d'ingénieur, obtenu à presque 40 ans, soulevait des soupçons tout à fait fondés.
Socrates flirtait avec les suspicions de blanchiment et de trafic d'influence depuis dix-sept ans. Même son diplôme d'ingénieur, obtenu à presque 40 ans, soulevait des soupçons tout à fait fondés.
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